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Interpeller le spectateur sur son voyeurisme

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J’aime lire des critiques, en particulier celles qui ne sont pas du même avis que moi, c’est toujours très instructif. On peut découvrir qu’un film parle d’un thème qui nous a complètement échappé, et dans mon cas celui que je rate le plus souvent est le voyeurisme, notamment celui du spectateur. Le fait que l’on nous montre toute l’intimité de certains personnages sans retenue, couplé à la présence de personnages qui en espionnent d’autres, sert parfois à comparer le spectateur à ces mêmes indiscrets qui se rincent l’œil. C’est très intéressant sur le papier, surtout quand la fiction implique directement le public, mais je trouve des choses à redire sur l’efficacité de ces techniques aujourd’hui.

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Le bon cliffhanger et le mauvais cliffhanger

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Quand on produit une série, on n’a pas envie que les spectateurs l’abandonnent trop vite. La technique du cliffhanger est donc apparue pour les inciter à revenir : l’épisode prend fin alors que les héros sont en mauvaise posture, on veut savoir s’ils vont s’en sortir et comment ils vont faire, donc on attend la suite. C’est un élément scénaristique à l’utilité purement commerciale, à la base ça n’est pas fait pour rendre l’histoire meilleure. C’est pourtant un phénomène qui n’est jamais passé de mode et demeure relativement accepté par le public, voire apprécié. Il en devient même recherché, y compris par des créateurs de fictions amateurs, et je ne pense pas que ce soit systématiquement une démarche racoleuse. Il y a réellement une culture du cliffhanger et du fait de quitter une création avec l’envie frénétique d’avoir la suite. Ceux qui ont grandi avec l’intègrent donc tout naturellement dans leurs propres œuvres parce que c’est leur vision de la bonne façon d’achever un épisode. Cependant les utilisations ne se valent pas et certaines se montrent terriblement inappropriées.

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Filles Perdues, ou comment parler de sexualité adolescente explicite

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La parution de la BD Petit Paul de Bastien Vivès a entraîné une vive controverse à cause de sa nature pédopornographique. L’auteur s’en dédouane en disant que son ouvrage est suffisamment absurde et cartoon pour qu’on puisse le prendre au second degré. Il assure que s’il présente bien des fantasmes, il ne s’agit pas du fait de s’en prendre à un enfant mais d’être cet enfant à qui il arrive toutes ces choses. Ce qui ne rend pas son propos moins douteux que celui de 50 Nuances, écrit par une femme et dans lequel une femme a bien du mal à saisir que le comportement de monsieur n’est pas correct. L’opposition rétorque que Petit Paul reste très dérangeant, la pédophilie étant quelque chose de trop réel pour que l’on puisse rire si facilement des mésaventures de ce jeune garçon.

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Y a-t-il trop de références ?

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Quand on adore une œuvre on aime bien voir quelqu’un lui rendre hommage là où on ne l’attendait pas. C’est une madeleine de Proust, on se rappelle de cette histoire qui nous a tant plu et on est content. D’autant plus lorsque l’on a l’impression que cet amour est partagé et légitimé par ces références : même dans ce film on adore ce qui a bercé ma jeunesse ! On a apprécié ça, des studios s’en sont rendus compte et ce qui devait arriver arriva. Les années 2010 on vu passer tellement d’œuvres qui balancent de la référence comme on jette des bouts de pains pour faire plaisir aux pigeons de rue qu’il commence à y avoir un sentiment de saturation à ce sujet. Des gens se sentent pris pour des cibles faciles à qui il suffit de faire entendre un bruit de sabre laser pour qu’ils se prosternent et consomment. Ils frissonnent beaucoup moins facilement devant une apparition surprise d’une figure populaire dont Internet aura déjà largement prolongé l’existence. Dès qu’il y a un soupçon de fanservice qui pointe ça grince des dents par réflexe pavlovien, souvent à raison d’ailleurs.

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L’intelligence pas assez artificielle

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Nous sommes des gens pleins de contradictions. Le sujet de l’intelligence artificielle me passionne, et pourtant j’ai un tel manque de connaissance en la matière que je n’ai même pas lu les récits de Isaac Asimov sur ses trois lois de la robotique. Je sais, ma culture littéraire est famélique. Malgré tout ce sujet demeure très présent dans les histoires de science-fiction à des degrés divers, j’ai donc largement eu l’occasion de m’y frotter. Prenez n’importe quelle série futuriste Sci-Fi, vous avez toutes les chances du monde d’au moins croiser des droïdes. Vous avez également des chances de les voir parler et constituer des personnages comme les autres, de même pour les extra-terrestres que vous croiserez. On en oublierait presque que ce sont des machines et c’est sur ce point que l’on s’est beaucoup éloigné des premières questions les concernant, à savoir : Peut-on réellement générer des androïdes passant parfaitement le test de Turing ? Comment s’y prendre ? Quelles seraient les limites d’une intelligence programmée par de simples mortels ? Comment fonctionnerait sa pensée, ses besoins ? Étudions comment la culture populaire a choisi d’exploiter le thème de la robotique.

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Sale frustré !

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Michael Fassbender dans Shame, de Steve McQueen

Lors des débats les plus passionnés, chacun va attaquer l’autre avec divers arguments. L’une des démarches employées par les deux camps sera de fournir une explication aux motivations ou agissements de l’adversaire, parfois pour mieux comprendre comment lutter mais souvent dans un soucis de décrédibilisation. Car tout le monde sait bien qu’un argument n’a de la valeur que s’il est énoncé par la bonne personne ou pour de bonnes raisons, peu importe la qualité du raisonnement même.

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Le second degré discret

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J’aurai pu illustrer mon article sur l’usage fin du second degré en affichant en bannière un contre-exemple, à savoir À bras ouverts, mais je crois bien que même une formule mathématique sera moins repoussoire que cette affiche. Ce qui a opposé l’équipe du film et les critiques se situe dans la définition de cette forme d’humour, que beaucoup de gens ont du mal à percevoir.

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« C’est drôle parce qu’en fait ils sont dans une fiction »

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Attention, le vilain donneur de leçon que je suis va parler de ce qu’il y a de plus polémique au monde : l’humour *bruit de tonnerre*. Ce serait une bonne idée de proposer un vague rappel de ce qu’est cette source constante d’incompréhension avant de poursuivre, mais c’est casse-gueule comme tout alors ne me jetez pas de tomates parce que vous n’avez pas la même définition, c’est juste pour amorcer la suite. Pour résumer, ce qui fait rire c’est le décalage. Voilà, ça c’est fait, je peux passer à la suite. Ce dont je voudrais parler maintenant, c’est de l’humour méta en particulier dans les fictions et de la façon dont c’est mal utilisé.

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Je suis Thetchaff, créateur de fictions audio, majoritairement tourné vers le thriller. J'ai quelques histoires à vous raconter qui ne nécessiteront pas d'images, car le son s'avère être un outil bien assez puissant pour se suffire à lui-même.
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