Filles Perdues, ou comment parler de sexualité adolescente explicite

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La parution de la BD Petit Paul de Bastien Vivès a entraîné une vive controverse à cause de sa nature pédopornographique. L’auteur s’en dédouane en disant que son ouvrage est suffisamment absurde et cartoon pour qu’on puisse le prendre au second degré. Il assure que s’il présente bien des fantasmes, il ne s’agit pas du fait de s’en prendre à un enfant mais d’être cet enfant à qui il arrive toutes ces choses. Ce qui ne rend pas son propos moins douteux que celui de 50 Nuances, écrit par une femme et dans lequel une femme a bien du mal à saisir que le comportement de monsieur n’est pas correct. L’opposition rétorque que Petit Paul reste très dérangeant, la pédophilie étant quelque chose de trop réel pour que l’on puisse rire si facilement des mésaventures de ce jeune garçon.

Je ne saurai prendre une position très affirmée étant donné que je n’ai pas lu cette BD et que je ne vais pas m’y mettre juste pour contribuer à sa polémique, un peu tardive étant donné que Vivès est loin d’être un précurseur. Néanmoins j’ai beau comprendre les intentions de l’auteur de faire une simple blague potache qui pousse tous les curseurs au plus loin pour baigner pleinement dans l’exagération comique, j’ai quand même l’impression qu’il a effectivement pêché au minimum par excès de mauvais goût, le sujet étant peut-être trop grave pour être drôle de cette manière et encore moins pour que l’on accepte sa valeur érotique déplacée et illégale. C’est comme si je faisais une BD humoristique sur un africain qui succomberait à la famine de façon cartoonesque, ou un film d’action fun sur des héros policiers qui tabassent des SDF inoffensifs sans remise en question. Mais tout en étant d’accord avec ça j’ai repensé au comics Filles Perdues d’Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta) et Melinda Gebbie (Tomorrow Stories), qui est lui aussi une bande dessinée pornographique faisant intervenir des mineures mais qui n’a pas crée ce même malaise chez moi, j’ai au contraire trouvé que c’était une excellente BD. Je remets donc mon appréciation en question et je replonge dans ce récit pour voir si c’est moi qui ai manqué de recul en le lisant ou si c’est Alan Moore qui a su bien mieux s’en sortir que Bastien Vivès. Aucune des illustrations qui suivra ne contiendra de nudité ou d’activité sexuelle mais il y aura des spoilers sur ce comics, ce qui ne le gâche pas pour autant selon moi.

Filles Perdues nous fait suivre en 1913 les versions adultes de Wendy, Alice et Dorothée, les fameuses héroïnes de Peter Pan, Alice aux pays des merveilles et Le magicien d’Oz. Alice est une aristocrate lesbienne ayant été internée de force, mais qui assume sa condition et ses penchants. Wendy est une femme bourgeoise timide mariée à un homme coincé très ennuyeux avec qui elle n’a pas de vie sexuelle. Dorothée est la représentation de la paysanne américaine au langage familier, qui a bien conscience de ne pas appartenir à la même classe sociale que les deux autres mais qui reste fière et se montre ouverte aux expériences. Ces trois là vont se rencontrer dans un hôtel européen et s’adonner à un hédonisme sexuel libérateur, tandis que l’ombre de la première guerre mondiale plane et va les forcer à quitter cet état d’insouciance des adultes retombées en enfance. Façon de parler.

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Rêve vs Réalité, avec une réutilisation de l’Ombre de Peter Pan

Comme la relation entre ces femmes ne se limite pas à leurs ébats, elles vont chacune à leur tour raconter la découverte de leur sexualité durant leur adolescence et l’histoire qui en découle. Il s’agit donc de réinterprétations des œuvres enfantines que l’on connait, situées cette fois à un âge pubère et dans lesquelles toute notion de fantastique disparaît, remplacée par une métaphore appropriée à ce nouvel univers. Par exemple quand Wendy raconte sa première fois avec Peter elle dit qu’elle avait l’impression de voler, puis elle parlera de cet ancien militaire malveillant dont l’arthrite donne à sa main une forme de crochet et qui « a un truc avec les enfants ». L’idée est donc de faire comme si les histoires que l’on connaissait étaient des métaphores pour parler de manière douce d’éveil sexuel et des dangers qui ont guetté ces adolescentes, le tout avec le point de vue féministe d’Alan Moore et Melinda Gebbie.

Alan Moore ne s’embarrasse pas de savoir s’il peut montrer des choses glauques. Quand il fait une BD comme Watchmen ce n’est pas pour fournir de l’action et de la violence à un public assoiffé de sang, il s’en sert pour parler de sujets qui lui tiennent à cœur, sans envie d’épancher une quelconque pulsion de sadisme et sans non plus se limiter sur ce qu’il montre. Il en est de même pour Filles Perdues pour de nombreux passages (pas tous, il assume l’érotisme avec les adultes), la pornographie lui sert avant tout à parler de sexe sans contrainte. Voici une interview très intéressante qui rassure quant à ses bonnes intentions, mais l’enfer en est pavé donc cela ne suffit pas. Voyons ce qu’exprime ce roman graphique.

Quand on vous montre un film d’action où le héros se fait tabasser par les méchants, personne ne se dit que c’est immoral de nous divertir avec la torture d’un personnage qui n’a pas mérité une telle horreur. On a certes en apparence ce que l’on est venu chercher (quelqu’un qui se bat contre quelqu’un d’autre) mais le contexte n’est pas fait pour rendre cette scène plaisante pour autant, même si on aura quelques esprits tordus pour s’en réjouir. On a une situation similaire pour les histoires porno : ce n’est pas parce que l’on voit du sexe que cela a pour objectif d’être excitant. Par exemple le film Belladonna de Eiichi Yamamoto se présente comme érotique mais il démarre sur un viol dont la représentation imagée fera dégriser même le plus immonde des pervers. Cela a beau être du sexe dans un film de sexe, personne ne s’émoustillera là dessus et ce n’était pas le but. Même principe avec les films d’horreur comprenant de la torture pour faire naître de l’empathie.

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Belladonna

Dans le cas de Filles Perdues les scènes où les héroïnes sont jeunes sont racontées avec le recul des adultes, ce qui change déjà beaucoup de choses. Elles décrivent ce qu’elles ont vécu, leurs expériences, leurs plaisirs et leurs peines. Mais elles ont aussi subi des choses de la part d’adultes, et ça, ce n’est pas présenté comme une sexualité saine même s’il faudra attendre la fin pour que le propos se dessine mieux. Par exemple Wendy s’est aventurée dans un simili-pays imaginaire où les personnages ont du mal à quitter l’insouciance et restent dans l’idée de jouer entre eux. On est là dans un premier temps dans une découverte de la sexualité entre jeunes, l’ombre au tableau étant ce Capitaine qui rôde. Il incarne la menace des adultes et surtout il développe quelque chose qui aurait pu rendre le récit abjecte si Alan Moore n’avait pas su le gérer correctement. Wendy est obnubilée par ce Capitaine, elle en a peur mais en même temps cette peur s’accompagne d’un fantasme qui lui fait honte. Elle s’imagine être prise par lui et un équipage fictif alors qu’elle est dégoûtée par cette personne qui fait du mal à son groupe. Quand la menace se fait plus présente elle se demande si elle ne mérite pas de finir entre ses mains puisqu’il apparaît dans ses pensées coupables. Cela aurait pu virer à quelque chose de très puant, mais Wendy se met finalement à changer. Elle fait face au Capitaine et arrête de culpabiliser. Elle raconte à ses amies : « Je pouvais penser ce que je voulais. Cela n’impliquait pas que je voulais vraiment le faire. Cela n’impliquait pas qu’on pouvait me forcer ». C’est là un point très important sur la différence entre ce que l’on aime dans nos rêves, là où l’on garde le contrôle, et ce que l’on souhaite dans la réalité, et c’est un gros coup contre le culture du viol à base de « Arrête de te plaindre on sait que t’avais envie de finir avec ton prof ». Wendy sortira dégoûtée de cette aventure amère, se refusant au sexe à cause d’elle, avant que sa rencontre avec ses deux amies ne lui en redonne le goût. On est loin d’une exploitation des enfants pour satisfaire des pulsions nauséabondes.

Alice a été plongée malgré elle dans le pays des merveilles par un événement aux contours qui lui sont flous alors qu’elle était droguée. Cet événement qu’elle ne savait définir lui a donné l’envie de pousser sa sexualité, mais elle ne savait pas la contrôler à cause de son jeune âge. Cela a conduit l’équivalent de la reine de cœur a lui mettre le grappin dessus, et la jeune Alice n’a pas saisi que ce qui lui arrivait n’était pas normal. Le lecteur reconnait la reine de cœur, il sait qu’elle ne veut pas son bien. Il sait aussi que le livre de référence utilise le pays des merveilles pour parler entre autres de la folie. On voit que Alice s’embourbe dans un monde de sexe, de débauche et de drogue dans un crescendo qui finit par lui faire atteindre un point de rupture. Le récit, prononcé par Alice adulte, nourrit l’excitation des deux dames qui l’écoutent mais se termine sur l’explosion de Alice jeune qui comprend que la raison n’a jamais habité ce monde onirique qu’elle chérissait autrefois par inconscience. Elle se verra internée parce que c’est elle qui est considérée comme folle, elle qui est la seule a avoir réalisé que ce monde ne tournait pas rond, tandis que la reine de cœur utilise son autorité d’adulte pour faire comprendre que sa parole est celle qui importe.

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Alice dans sa fantaisie qui exprime sa compréhension de son expérience

Pour Dorothée le propos est plus étrange, on sent qu’elle a été intégrée moins pour la pertinence de son discours que parce qu’elle aussi s’est retrouvée dans un pays fictif. Elle développe une soif de découverte qu’elle va satisfaire avec les fermiers qui travaillent à proximité. Les âges ne sont pas précisés mais ils pourraient être dans la même tranche qu’elle. Elle va ainsi rencontrer les équivalents humains de l’épouvantail, du lion peureux et du bûcheron en fer blanc, qui représenteront chacun un aspect du sexe triste. L’épouvantail est une coquille vide qui ne sait pas discuter, alors que Dorothée avait besoin d’un peu conversation en plus du sexe. Le lion poltron aime brailler de nombreuses remarques salaces pour cacher son absence de confiance en lui. Le bûcheron en fer blanc est froid, il agit trop mécaniquement. Ces rencontrent forgent aussi bien Dorothée que les fermiers qui deviendront plus humains à son contact. Jusque là, ça va. Mais quand ça part ensuite sur de l’inceste qui n’est jamais remis en question, ça fait grincer des dents.

Le but d’Alan Moore n’est pas tant de justifier cette situation que d’offrir une réinterprétation de ces récits, et manifestement c’est ça que lui inspire Le magicien d’Oz. On sent qu’il avait aussi envie de s’amuser avec ces histoires, comme quand on réinterprète la légende d’Excalibur sous l’angle de la métaphore phallique facile. Il en a donc rajouté en nous disant « Voilà de quoi ça parle réellement : Wendy ado initie des gosses qui l’appellent Maman pendant que Peter et Crochet se battent en croisant leurs membres comme des sabres, la sorcière de l’Ouest est une belle-mère prude qui n’aime pas qu’on lui pique son mari et le Jabberwocky est une bite géante qui fait peur à une Alice shootée ». Alan Moore a choisi de tourner le sujet sur le ton de la parodie en mettant tout ce qu’il y a de tabou parce qu’il ressentait le besoin d’apporter une distanciation à son sujet. Toutefois il évite une certaine beauferie aux points les plus délicats. Comme il le dit dans l’interview mentionnée plus haut, il a choisi une dessinatrice précisément pour s’assurer que le point de vue ne serait pas trop masculin. Il en résulte des planches qui sont explicites mais qui ne cherchent pas tant d’assouvir les « envies » des lecteurs que de tenter quelque chose d’artistique ou d’expressif. C’est sans doute lié au fait que je ne suis clairement pas attiré par les gosses mais la rencontre de Wendy avec les enfants perdus ne m’a pas donné l’impression de voir un désir malsain à l’œuvre, je ne l’ai . J’ai ressenti à la fois de la distanciation par la parodie d’une œuvre bien connue et un refus clair de rendre la scène excitante, le propos étant ailleurs. Tout cela faisait que je n’y voyais aucune apologie dérangeante et que je ne me sentais pas sale, mais ce ne sera pas le cas de tout le monde et je ne suis sans doute pas le mieux placé pour dire si c’est judicieux de faire ça ou non. Je mettrai quand même le holà sur la représentation de l’inceste : le thème est récurrent chez l’auteur, et s’il s’en sert pour des situations de cauchemar dans son Swamp Thing il a aussi une tendance très malsaine à la présenter comme une forme de sexualité discriminée comme dans Top 10, ou alors c’est de l’ironie très mal présentée mais j’en doute fort.

Toutefois Alan Moore va poursuivre dans une voie qui prête clairement à un débat violent. Filles Perdues contient de nombreux récits dans le récit, à la manière de Watchmen. Le directeur de l’hôtel est en effet un amateur d’érotisme qui laisse de nombreux ouvrages pornographiques dans ses chambres, que les personnages lisent et commentent. Ces récits sont extrêmement salaces avec un décalage fort entre l’écriture élégante et ce qui s’y raconte. Ils contiennent entre autres de la pédopornographie, ce qui amène les personnages à trouver cela incongru. Le directeur leur dit alors que oui, si c’était réel alors ce serait horrible, affreux, mais que comme c’est purement imaginaire ça passe. Ce que les autres personnages ne contestent pas plus que ça. Puis il ajoute malicieusement que lui est évidemment réel, et que le fait qu’il se soit tapé une fille de 13 ans est donc horrible, comme un clin d’œil méta de la part d’Alan Moore qui fait dire ça à son personnage fictif. Heum. Euh. Ouais mais alors en fait, ce discours est précisément celui de Bastien Vivès et j’ai bien du mal à l’avaler. Moore a toutefois le mérite de rappeler la différence entre le porno et la vraie vie, ainsi que de garder un discours sur le respect, mais il commet quelque fois des écarts très regrettables. Par exemple un chapitre associe chaque page à un péché capital, et la page sur la Colère aboutit sur Alice, vexée par des remarques méprisantes sur sa nature, qui donne une correction à Wendy, suivie de commentaires sur le fait que ça lui aurait fait plaisir malgré tout. Ça c’était de la culture du viol en barre, la même qu’Alan Moore dénonce pourtant plus loin avec Wendy.

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Mais comme Filles Perdues offre un pavé réflexif sur le sujet, je me suis posé pour étudier la question de la légitimité de présenter des scénarios immoraux tant que ça reste dans de la fiction, que l’on présenterait clairement comme à part. J’ai beaucoup, beaucoup de mal à accepter ça tout en comprenant la logique, après tout je joue moi-même à des jeux-vidéo dans lesquels je commets des massacres contre de méchants assemblages de pixels et je m’énerve dès que des journalistes leur imputent des attentats. On a beau me donner un bon prétexte (indispensable) pour que je le fasse sans enfreindre mon code moral, cela reste une excuse pour laisser libre cours à une catharsis que je ne déchaînerai pas dans la vraie vie. Certains jeux vont plus loin en brouillant nos repères moraux tout en questionnant ce qui nous pousse à faire ça, comme Hotline Miami qui conscientise sa violence. Je constate également que je ne peux pas tout à fait invoquer le fait que les violeurs pourraient utiliser les œuvres porno pour trouver une légitimité dans leurs actes sans paraître hypocrite, il y a le même phénomène avec les autres films ou jeux. Les avant-première de The Dark Knight Rises ont par exemple été interrompues à cause d’une fusillade provoquée par quelqu’un qui voulait imiter le Joker. Toutefois l’injonction de ne pas tuer est plus solidement ancrée dans les esprits (et plus simple à comprendre vu certains discours) que celle de ne pas agresser sexuellement, donc on peut supposer qu’il faut être plus intransigeant dans un cas que dans l’autre. Et je serai vraiment incapable de jouer à un jeu me demandant de commettre ce genre d’agression pour le fun, j’aurai plutôt envie de brûler les gens qui l’ont conçu. Filles Perdues n’a pas déclenché cette réaction chez moi parce que je ne sentais pas de connivence souhaitée entre le gérant de l’hôtel et le lecteur, je ne me sentais pas prisonnier d’une vision perverse mais davantage invité à une réflexion. C’est cependant encore trop incomplet pour en rester là et les lecteurs ne le percevront pas forcément de la même manière que moi. La banalisation du viol reste une saleté avec laquelle Alan Moore a bien du mal.

Je vais faire un virage à 180 degrés et parler de BDSM tel que c’est bien présenté dans Sunstone, ne serait-ce que parce que je ne loupe jamais une occasion de recommander cette perle de comics érotique mignonne comme tout. Les relations BDSM reposent sur une mise en scène d’une situation où une personne imposerait sa volonté à l’autre. Sunstone évoque notamment des gens qui considèrent cette pratique comme un désir de viol, ce à quoi les héroïnes répondent que contrairement aux agressions la session de BDSM s’arrête sitôt que quelqu’un dit « stop » et repose sur la confiance entre les partenaires. Cette situation fait que les deux protagonistes peuvent mettre en place entre elles des scénarios que l’on jugerait moralement douteux s’ils nous étaient présentés dans des librairies. Le fait est que le désir d’être dominé existe et qu’il n’y a pas de raison que personne ne puisse le retrouver dans une fiction, du moins tant que c’est bien fait et que ça ne présente pas cela comme une invitation à se faire importuner. Une nouvelle itération du « Je pouvais penser ce que je voulais. Cela n’impliquait pas que je voulais vraiment le faire » de Wendy en somme.  Par exemple Sunstone le fait admirablement bien, la domination se faisant dans un cadre sain. Les histoires de fantasy gothique à base de sorcière en cuir qui clame « Tu es mon esclaaaaaave, ton corps est à moaaaaaaaaa ! » pourraient s’y accorder, le ton fantaisiste nous laissant entendre que l’on reste dans une bulle onirique sécurisée. En revanche il y a le cas 50 nuances. Le roman nous présente un milliardaire qui se passe du respect de l’héroïne parce que c’est ce qui fait rêver son autrice, comme la maîtresse du donjon qui punit les gobelins maso qui ont mal ciré ses bottes. Le gros problème c’est que cette relation est présentée comme une belle histoire d’amour, ainsi que comme une définition de ce que serait le BDSM. Or la situation est trop ancrée dans le réel pour qu’une large partie du public, qui ne connaît pas le BDSM, puisse garder le fantasme sans le prendre pour une réalité sociale tolérable. Ça se fait passer pour du BDSM, donc quelque chose d’existant et d’autorisé, alors que ça n’en est pas. D’ailleurs Sunstone se paie sa tête avec un personnage qui demande s’il y a besoin d’un contrat.

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Amour sur ton peuple <3

Pour Petit Paul le problème est qu’il est sans doute allé trop loin en faisant subir ses gags à un enfant, la limite qu’il n’avait pas le droit de franchir. Filles Perdues aussi utilise l’humour pour éviter le dégoût, sauf que la cible de ses blagues n’est pas les enfants mais les romans détournés, contrairement à Bastien Vivès qui veut faire rire aux dépens de son personnage. Filles Perdues conscientise également son discours et invite à prendre de la distance, alors que Vivès m’a l’air de compter sur l’exagération et les clichés. Autant je peux comprendre que quelqu’un rêve secrètement d’être ce barbare cimmérien contraint de lustrer le sceptre phallique de la succube, autant on a envie de dire à Bastien Vivès que si son but était de se projeter dans son personnage principal, il aurait aussi bien pu en choisir un qui soit plus âgé. Le discours d’Alan Moore garde une ambiguïté qui me laisse perplexe ainsi que des erreurs embarrassantes, mais il contrebalance ça par suffisamment de bons choix et de messages importants pour que l’on ne prenne pas cette BD pour une justification des pires travers. Il offre en prime une excellente lecture qui ne laisse pas indifférent malgré ses défauts.

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Je suis Thetchaff, créateur de fictions audio, majoritairement tourné vers le thriller. J'ai quelques histoires à vous raconter qui ne nécessiteront pas d'images, car le son s'avère être un outil bien assez puissant pour se suffire à lui-même.
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